Le Valgaudemar

Gaston REBUFFAT, célèbre alpiniste français, a surnommé la vallée et ses sommets "L'Himalaya français".

Sur la route de Gap à Grenoble, après avoir dépassé le village de Chauffayer et ses riches terrasses de blés, de maïs ou de luzernes, c'est avec émerveillement que l'on voit au loin s'ouvrir vers l'Est, une vallée étroite nommée Le Valgaudemar.

En passant tout près du hameau de L'Hôpital et du château des Herbeys, les murs de granite, sur lesquels résistent en été quelques neiges éternelles, semblent obstruer le fond de la vallée et apparaissent de plus en plus gigantesques.

En quittant la route nationale 85, et en entrant dans cet étroit sillon de trente kilomètres, on découvre les eaux claires de la Séveraisse. Le calme de cette rivière qui vient se jeter dans le Drac, ne doit pas faire oublier les crues dramatiques de 1763, 1789, 1914 ou de 1928. Les terres ont été ravagées,
les ponts emportés, ce qui a conduit certains habitants à quitter les lieux les plus exposés.

En poursuivant vers le fond de la vallée, on se retrouve enfermé entre de hautes murailles où les sommets de chaque côté sont au plus distants de six kilomètres.
Face à cette immensité sauvage, une étrange dualité de sentiments nous traverse, partagée entre l'oppression du gigantisme et l'émerveillement du paysage.

Si la vallée dans sa partie la plus basse se trouve à 900 mètres d'altitude, et la plus haute vers 1400 mètres, les sommets ne descendent guère au dessous de 2500 mètres.

2771 m
3099 m
3030 m
3578 m
3634 m
3311 m

Grun
les Souffles
Turbat
l'Olan
les Rouies
Vaxivier

3506 m
3651 m
3585 m
3324 m

Bonvoisin
les Bans
Jocelme
Jarroux

3438 m
3120 m
2978 m
2623 m

Sirac
Chaillol
Petit Chaillol
Pic de Petarel

Ici, désormais, la présence humaine est rare. En 1900, on comptait 4000 habitants dans le canton, alors qu'aujourd'hui, il n'y en a guère plus de 400. La population a été divisée par dix.
Cette vallée est par endroits si étroite que de nombreux villages perdent l'ensoleillement au coeur de l'hiver : soixante jours à Villar-Loubière, quatre-vingt-dix jours au Casset et au Bourg, cent jours aux Andrieux, soit plus de trois mois sans soleil.

Même si c'est le pays du bout du monde, aussi sauvage que rude, le Valgaudemar offre un spectacle majestueux avec ses cirques, ses glaciers, ses éboulis et ses cascades, ses lacs d'altitude, ses forêts et ses alpages.
Préservé du tourisme de masse en hiver, ce lieu est un véritable petit paradis sur Terre, où une faune exceptionnelle avec ses chamois, marmottes, tétras-lyres, gypaètes barbus, côtoie une flore remarquablement conservée comme le chardon argenté, la mauve musquée, la centaurée des montagnes, la gentiane ou le rhododendron.

Inutile d'aller très loin, c'est ici que l'on trouvera beauté et sérénité.

Haut de page